Ardèche/Viticulture
Hirotake Ooka, un Japonais venu faire du vin à Saint-Péray
Ne lui demandez pas du saké, il ne sait pas faire. Hirotake Oooka, comme son nom ne l'indique pas, fait dans le vin. Du Saint-Péray principalement, du Cornas prochainement pour un Japonais arrivé de Tokyo en 1997 avec son épouse, une maîtrise de chimie en poche. Direction la faculté de Bordeaux, avant un tour de France des vignobles.
Avec un français au presque parfait, le Nippon s'abreuve alors des plus grands crus, des plus grands vignerons locaux (chez Guigal, Grippat, Allemand) avant de trouver sa voie.
« Je ne veux pas que l'on recherche la touche japonaise dans mon vin»
Celle d'un vin « 100 % naturel, il ne contient que des raisins, aucun sulfite ou autre chose. Je ramasse mes raisins, les foule au pied dans un pressoir vertical et le laisse deux ans au minimum en tonneau. » À 14°C dans un caveau le long de la RD 538 en bas de la Côte du Pin à Saint-Péray.
En sort « le vin comme celui de nos grands-parents », caractériel, où le goût du raisin exalte. « C'est un marché très particulier. » Une niche. Plusieurs restaurants étoilés sur Valence, notamment, ont intégré la Grande Colline à leur carte. L'homme se fait en revanche rare sur les salons et foires, « bien accepté mais hors du système » comme il se définit Hirotake Ooka exporte au Japon 70 % de sa cuvée.
« Les Japonais sont plus sensibles au vin naturel »
« Les Japonais sont plus sensibles au vin naturel. » Sans aigreur : « J'aimerais bien que les Français goûtent des fois comme cela, sans savoir que c'est un Japonais qui le fait. Je ne veux pas qu'il recherche la touche japonaise. »
Le Japon ? Ses parents vivant désormais, au-dessus de chez lui Saint-Péray, il n'y va plus qu'une fois par an. « C'est une île, trop humide pour faire du bon vin. » Et comme il ne tient pas à se recycler dans le saké...
REPÈRES
Son parcours
Âgé de 35 ans, Hirotake Ooka est arrivé en 1997 en France pour étudier à Bordeaux. Il est ensuite formé chez Jean-Louis Grippat à Tournon-sur-Rhône, puis lorsque Guigal rachète les domaines, il devient chef de culture.
Parallèlement, il monte sa structure, la Grande Colline, et finit par acheter un hectare de Saint Péray. Il vinifie également du Saint-Joseph. Il y a deux ans, il a acheté deux hectares de Cornas, vin qu'il connaît bien grâce aux conseils de Thierry Allemand. Les premières bouteilles sortiront en 2012.
Florent CHABOUD
Paru dans l'édition 26C du 28/03/2010 (202343143294
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